Andreas, le retour

«  Longtemps, je me suis couché tard. Je jouais à Doom, à Warcraft, à Duke Nukem… De plus en plus sophistiqués, de plus en plus violents, les jeux m'attiraient et me répugnaient par moments. Et puis un jour, dans un manuel de règles, je suis tombé sur une citation de Mussolini, placée là sans scrupule, sans arrière-pensée, sans explication. J'ai commencé à me demander si tout était permis dans un monde virtuel. » ( notes de l'auteur)

Andreas, le retour est la suite de No pasaràn, le jeu. On y retrouve les mêmes personnages, Eric et Thierry, trois ans après, entourés de Khaled, leur nouvel ami. Mais l'« Expérience Ultime », ce jeu vidéo déniché dans une vieille boutique à Londres, ce jeu de guerre étrange, comme doué d'intelligence et capable de mettre à nu les fantasmes de chacun, lui qui était au cœur de leur dangereuse aventure, n'est plus. A la disparition énigmatique, après un combat violent et malsain, de leur comparse Andreas, les deux adolescents ont préféré s'en dégager totalement.

Mais que faire quand, par le biais d'un reportage sur les jeux virtuels, Thierry retrouve une hypothétique trace de l'absent ? Il a bien vu dans la chambre d'Andreas, sur son ordinateur allumé, une photo de rafle barrée par les consignes de L'expérience Ultime. Si c'était dans le jeu qu'Andreas avait disparu, ne seraient-ils pas alors les seuls à pouvoir le sauver ?

No pasaràn était un roman fort, intelligent et haletant sur les guerres, la violence, la nature humaine et la passion du jeu. Andreas, le retour est de la même veine. Les lecteurs enthousiastes et nombreux de ce premier volet, jeunes et moins jeunes, ne seront pas déçus. Toujours aussi palpitant et bien construit, il nous embarque cette fois au Vél'd'Hiv de Paris en 1942 et, en parallèle, 60 ans plus tard dans la cité où Khaled vit avec sa famille. Un mélange étrange, détonant, maîtrisé avec talent et efficacité.

Un roman de science-fiction atypique qui mêle suspense, fantastique et Histoire pour un vibrant plaidoyer contre la violence ambiante et le racisme ordinaire. A lire à tout âge à partir de 12 ans.

Seul reproche de mon fils : l'arrêt brutal du livre laisse sur sa faim… C'est pour quand le troisième ?

Dominique Baillon-Lalande 



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Jeunesse




Christian Lehmann
Andreas, le retour

Editions L'Ecole des Loisirs
Collection Medium
218 pages - 9 €






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avec Christian Lehmann


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http://christianlehmann.free.fr